PLASTIQUE

Le plastique

- Chaque minute, dans le monde, un camion poubelle se déverse dans les océans.

- Chaque année, en France, un habitant rejette en moyenne 1,3kg de plastiques dans la nature.

- Sous l'action du soleil, le plastique se fragmente en micros particules, il "nourrit" les poissons, et s'envole dans l'atmosphère, vers les montagnes et les rivières...

- Les déchets plastiques causent la mort de plus d’un million d’oiseaux marins et de plus de 100 000 mammifères marins chaque année.

- 4,7 millards de brosses à dents en plastique sont jetées chaque année. Composées de plusieurs types de plastiques, elles ne se recyclent pas. Il faut 450 ans pour qu'un plastique se décompose dans la nature. Rien qu’une seule brosse à dents représente 1,5 kg de déchets cachés qui sont liés à sa fabrication.

- La fabrication de plastique à partir de pétrole : un processus énergivore et épuisablePlus de 220 millions de tonnes de plastiques sont produites chaque année dans le monde. En France, 74 millions de barils de pétrole sont nécessaires pour sa production.

pollution plastique côte pacifique

Plus de 40 % du plastique n'est utilisé qu'une fois, avant d'être jeté. Source : National Geographic

Tout ça pour gagner 5 minutes... --'   -  Les estimations sur la durée de vie du plastique vont de 450 ans à l'infini.  Source : National Geographic

🔬 Plastique, la menace toxique  🎬

Nouveau documentaire diffusé hier sur France 5.

Disponible en streaming sur France TV. Cliquez
ici pour accéder au reportage.

→ Partez à la rencontre d'une famille qui a décidé de diminuer sa consommation de plastique
→  Écoutez des scientiques experts sur cette thématique
→ Découvrez une usine de traitement des plastiques

En plein d'autres choses encore !

Merci à aux journalistes de France 5 pour leur travail

Free plastic JULY !

le 1 juillet 2021


Aujourd’hui commence le mois sans plastique !


« Plastic Free July » est un mouvement né en Australie il y a 11 ans qui a déjà inspiré 326 millions de personnes.


Nous vous invitons à aller faire un tour sur leur site internet, vous y trouverez de nombreuses solutions pour réduire votre consommation de plastique à usage unique.


Histoire d’éviter d’avoir plus de plastiques que de poissons dans les océans d’ici 30 ans…


➡ Passer le mois de juillet sans utiliser un seul plastique à usage unique. 

Saurez-vous relever le défi ?


Pour vous motiver, ce mois-ci, nous allons alterner nos publications :

              🧐  infos sur les plastiques

              🌱  solutions mise en place par une association/entreprise/gouvernement/individu


Et c’est parti !!


TOUR DE FRANCE DES DÉCHETS SAUVAGES

Commençons ce mois d'infos plastiques par du positif. Toujours plus agréable de se lever du bon pied le matin !  Découvrez ci-dessous la liste des initiatives organisées CE WEEK-END pour dépolluer nos côtes.


Ce soir, nombreux d’entre nous profiterons de ce premier week-end de juillet, et certains se dirigeront vers les plages, alors, que vous soyez sur la Manche, la côte Atlantique, la Méditerranée et même Paris, vous devriez trouver votre bonheur ! Et si ce n’est pas le cas, vous pouvez toujours organiser votre propre ramassage, le but reste le même 😏

#LEHAVRE – lundi 5 juillet - Xavier Delaval
#SAINT MALO – aujourd’hui et lundi – Rennes Stemo
#BREST, la Rade – samedi 3 juillet - Association Ar Viltansou 
#RENNES – samedi 3 juillet – QNSCNT, Qui nettoie si ce n’est toi ?
#QUIBERON - dimanche 4 juillet – Les mains dans le sable
#NANTES, Chézine – dimanche 4 juillet - Plastic Free Society
#CARCANS – lundi 5 juillet – MNA Fondation Auteuil
#MIMIZAN – samedi 3 juillet - Thomas Dereux
#HOSSEGOR – samedi 3 juillet - Vivelesurf surfschool
#CAP BRETON – samedi 3 juillet - Vilain Canard & Terramar
#TOULON – dimanche 4 juillet – Chercheurs en herbe
#MONTPELIER – dimanche 4 juillet – 1 comité et 1 association
#MARSEILLE, Calanques – samedi 3 juillet - Fabien Fovel
#PARIS, Canal Saint Martin – samedi 3 juillet - Association Kanalien


Ces données ont été récoltées, en partie, grâce au site Surfrider Foundation.


C'EST EN RAMASSANT, QU'ON COMPREND.

DERNIÈRE ÉTAPE

Les résultats d’une exploration des fonds de la Méditerranée faite en 2018, viennent d’être publiés dans la revue Science of the Total Environment. 

Le plancher océanique représente le puits ultime pour la plupart des déchets, l’étape finale, leur cimetière. Après trois années d’analyse des prélèvements du robot Victor 6000, voici leurs conclusions :

- Un point chaud de détritus a été découvert à la base du canyon de Monaco à 2200m de profondeur.

- Les déchets liés à la pêche étaient abondants dans la couche supérieure des monts sous-marins (de 300 à 600 m de profondeur).

- Plus de 10 % des colonies de coraux observées étaient empêtrées par des palangres (Grosse ligne de fond à laquelle pendent, sur toute sa longueur, des cordelettes munies d'hameçons.)

➡️ TOUS les échantillons de sédiments collectés sont contaminés par des microplastiques, à des teneurs significatives.

Rappelons qu’à de telles profondeurs, le plastique se décompose extrêmement lentement, car dépourvu de lumière et d’oxygène.

« Il faut réduire les déchets à la source, car il est absolument impossible d’aller ramasser tous ces déchets à de telles profondeurs », Michela Angiolillo, chercheuse à l’ISPRA, Institute for Environmental Protection and Research dépendant du ministère de l’environnement italien.

« 95% des déchets marins finissent sur le fond, la pollution de surface n’est que la ‘partie émergée’ de l’iceberg », François Galgani, chercheur à l’Ifremer (Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer)

Crédit photo : 
@ifremer_officiel

GRANULÉS

Le 20 mai, à 14 km des côtes du Sri Lanka, un porte-conteneurs s’embrase… En cause, une fuite d’acide nitrique, un composé chimique utilisé pour fabriquer notamment des engrais et des explosifs.

Après 13 jours d’incendie, le « X-Press Pearl » sombre au large de Colombo, déversant 278 tonnes de fioul, 50 tonnes de gazole et 8 conteneurs remplis de granulés de polyéthylène.

Ces billes de plastique étaient destinées à l’industrie de l’emballage. 

80 kilomètres du littoral sri lankais sont déjà infectées. Et les courants marins vont inéluctablement transporter ces parasites vers d’autres zones du globe…

DU DÉCHET AU PRODUIT

Aujourd’hui on vous parle d’une start-up basée à Anglet (64) qui s’est spécialisée dans la conception et la fabrication de dérives de surf entièrement conçues à partir de déchets plastiques. 

♻️ Adaoz Wave récupère les pailles, les coton-tiges, les pots de yaourt, les eco-cup et les barquettes alimentaires en plastique pour les fondre et les transformer en dérives. 

La fabrication de ce produit ainsi que son packaging se font au cœur du Pays Basque. Et ces dérives sont 100% recyclables. 

Merci Bastien pour cette belle initiative !

BATTEURS DE GRÈVES

Connaissiez-vous ces passionnés ? 

Certains cherchent l’or sur la plage, d’autres cherchent des objets insolites rendus pas la mer suite au naufrage d’un ou plusieurs containers.

Objets souvent constitués de plastique car cette matière résiste plutôt bien au temps qui s’écoule ⌛ et aux conditions difficiles des océans 🌀

Partez à la recherche de... 

👟 61 000 baskets Nike sont passées par-dessus bord, péninsule de l’Alaska, 1990

🏒 2 containers remplis de gants de hockey, au beau milieu du Pacifique, 1994

🎎 4,8 millions de pièces de LEGO, sud-ouest de la Grande-Bretagne, 1997

🏍️ 16 motos BMW, côtes de la Manche, 2007

💡 Des pièces détachées de voitures, écrans plats, ampoules, meubles, en mer du Nord, 2019

Ces catastrophes écologiques ont néanmoins eu le mérite d’apporter une traçabilité des produits déversés et par extension des connaissances sur le parcours des déchets en mer.

Curt Ebbesmeyer, un océanographe à la retraite, a remarqué que chaque plage a son propre type de débris. Une plage peut recueillir des ampoules électriques tandis qu'une autre recueille des balles de tennis. Même les chaussures de sport droites et gauches se retrouvent à des endroits différents !

Demain on s’arrêtera sur un naufrage singulier… 

CANARDS

Nous sommes en 1992, à bord du Ever Laurel, ce navire transporte entre autre, un container rempli de ”Floatees”. Le plus célèbre de ces ”flottants” : le fameux canard en pastique jaune ! 

Et voilà qu’arrivé au nord du Pacifique, des vents violents déséquilibrent le cargo et six containers tombent à la renverse. Les 7 200 canards s’échappent de leur prison, accompagnés de grenouilles vertes, de castors rouges et de tortues bleues. Ces 29 000 jouets flottants vont voguer au grès des courants, et conquérir la surface des océans...

10 mois après leur libération, les premiers à s’échouer arrivent en Alaska, à 3200 mètres de leur naufrage. 19 000 d’entre eux ont été récupérés sur les côtes d’Amérique du Sud, d’Australie et d’Indonésie. 11 ans plus tard, il semblerait que ces petits jouets flottants aient parcouru 30 000 km et aient été retrouvés sur les îles britanniques.

          Cette incroyables histoire nous montre que

                 les déchets n’ont pas de frontière.

© Morgane Berthelot

© Alexander Kaiser, pooliestudios.com

© Wikipedia.org

  Le 26 mai 2021


Nouveau rapport sur le financement des plastiques à usage unique et leurs utilisations. Réalisé par Minderoo Foundation en Australie.


"EXPLORE THE DATE" vaut la peine d'être ouvert, à condition de parler un peu anglais :)

De nos vêtements aux océans

" À chaque lavage, les vêtements libèrent des microparticules de plastique. Selon la composition des vêtements, une machine chargée de 6Kg libérera entre 700 000 et 1 500 000 microfibres plastiques."


Article rédigé par COCHET Chris, en stage chez 🌱 UNIGREEN 🌱

Source : Sciences et Avenir - Numerama - Huffpost



le 27 janvier 2021


De nos vêtements aux océans

       

        Quel geste anodin que de mettre ses vêtements dans une machine à laver. Et qui pourrait croire que ce geste aggrave potentiellement la pollution plastique de nos océans ? Cela ne paraît pas évident, et pourtant, il est fort probable que ce soit bel et bien le cas. 👕


    D’après une étude publiée dans la revue Nature Communication, l’océan Arctique condense environ 40 particules de microplastiques par mètre cube. Parmi ces particules, plus de 90% sont des fibres plastiques, et presque les ¾ de ces fibres plastiques sont du polyester. Si ces fibres se retrouvent si loin de nous, c’est tout simplement grâce aux courants marins et atmosphériques naturels. 🌪


       Mais comment ces particules pourraient débuter leur chemin depuis nos machines à laver ? La réponse est finalement assez simple. La plupart de nos vêtements ne sont pas composés uniquement de matières naturelles, mais aussi de polyester. À chaque lavage, les vêtements libèrent ces microparticules de plastique. Selon la composition des vêtements, une machine chargée de 6Kg libérera entre 700 000 et 1 500 000 microfibres plastiques. Les vêtements fortement pointés du doigt sont ceux utilisés pour le sport, qui sont essentiellement composés de matières synthétiques. Par exemple, un tee-shirt de sport synthétique pesant 120g délivrera au minium 14 000 microfibres plastiques. Ces particules ne sont pas filtrées par les machines à laver, elles arrivent donc ensuite dans les stations de traitement de nos eaux usées. À cet endroit, une partie de ces microplastiques sont trop petits pour être retenus et finissent par rejoindre les cours d’eau, direction les océans. 🌊


           A partir du 1er janvier 2025, toutes les nouvelles machines à laver sur le territoire français devront être équipées de filtres capables de retenir ces microfibres plastiques. Ceci est en accord avec la transition écologique, mais il reste 4 ans avant que ce changement rentre en vigueur. En attendant, des solutions existent !

-          Des sacs de lavage sont conçus pour retenir les microplastiques, ces derniers se retrouvent ensuite au fond du sac, et il ne reste plus qu’à les jeter.

-       Sinon le plus simple, c’est de porter des matières naturelles: graines de coton, tiges de lin, de chanvre ou de Corchorus, feuille de sisal ou de banane…


L’écosystème marin vous remerciera. 🐠




le 11 janvier 2021


Les fruits de mer et les microplastiques

       

Les fruits de mer,  très appréciés par une majorité de personnes, sont ancrés dans nos traditions. Les fêtes de fin d’année en sont la preuve. Si leur consommation ne décroît pas, c’est peut-être grâce à leur nouvel ingrédient secret : le microplastique !


Tout le monde a conscience du problème qu’est la pollution plastique. L’océan en subit particulièrement les conséquences. En effet, environ 8 millions de tonnes de déchets plastiques arrivent chaque année dans nos océans. Ces derniers se dégradent dans l’eau, pour terminer en particules qui sont des dizaines de fois plus petites qu’un cheveu (les microplastiques). Nous comprenons alors pourquoi des chercheurs anglais ont mené des études sur l’impact des microplastiques sur les habitants des océans.


En effet, les chercheurs de l’université de Hull et l’école de médecine Hull York (Royaume-Uni) ont analysé plus de 50 études réalisées sur le sujet entre 2014 et 2020. Les résultats de ces études ont été publiés dans la revue Environmental Health Perspectives.


Bien que nous sachions déjà que des microplastiques pouvaient être ingérés par les animaux marins, les taux révélés sont alarmants. Parmi les 3 catégories d’espèces marines (mollusques, poissons et crustacés), les plus touchés sont les mollusques, avec des taux variants de 0 à 10.5 particules de microplastique par gramme. En second, ce sont les crustacés, de 0.1 à 8.6 et enfin les poissons, de 0 à 2.9.


Même si les études actuelles ne peuvent pas encore affirmer les réels risques de la consommation des microplastiques pour notre organisme, il est déjà suggéré que cette consommation peut s’avérer toxique. Plusieurs questions attendent leurs réponses selon le Dr Janssen : « Où vont-ils ? Sont-ils encapsulés par des tissus et oubliés par le corps, ou est-ce qu’ils causent des inflammations ou autres problèmes ? Les produits chimiques s’échappent-ils de ces plastiques et causent-ils alors de la toxicité ? »


Selon des chercheurs belges, un amateur de fruits de mer ingère entre 2 000 et 11 000 fragments de microplastiques par an selon sa consommation. Et ces chiffres ne feront qu’augmenter si rien ne change au fil des années. A vous de voir si vous voulez continuer à assaisonner vos repas avec du plastique.


  Sources : Allo Docteur / Pourquoi Docteur / Médisite / Natura Sciences     

Par Chris COCHET et Mathis RETHORE, en stage chez🌱 UNIGREEN 🌱


Des particules de microplastiques découvertes dans le placenta de fœtus

La découverte de microplastiques dans le placenta de fœtus inquiète les scientifiques. Il s’agit de la première détection de ces minuscules particules dans l’organisme des futurs bébés. Les effets de ces particules demeurent pour l’instant inconnus, tempère cependant l’étude publiée dans le dernier numéro de la revue scientifique Environment International.

Lire l'article de Huffpost Lire le rapport (en anglais)
Microplastique dans placenta

Schéma extrait du rapport de la revue Environment International : Mécanismes hypothétiques par lesquels les microplastiques pénètrent dans les tissus humains.

LE PLASTIQUE AURA-T-iL NOTRE PEAU ?

 Article Télérama paru dans la revue

du 14 au 20 novembre 2020

Par Weronika Zarachowicz


Masques chirurgicaux, flacons de gel… Plus que jamais, le plastique est partout, et même en nous. Un poison quotidien pour la planète et notre santé. Or, son recyclage reste très limité. Que faire ? Sortir de la surconsommation ! 

Le masque chirurgical sera-t-il le sac plastique des années 2020, nouvel emblème du tout-jetable ? Cet été, une enquête de la Fondation Vinci Autoroutes constatait déjà que les masques à usage unique étaient abandonnés au bord des routes – 5 % des Français interrogés, soit plus de deux millions de personnes, admettant avoir jeté ou perdu un masque sur la voie publique. Cet automne, l’association Surfrider fait le même constat sur les plages : plus les semaines passent, plus ces outils anti-Covid se répandent, aux côtés de 8 millions de tonnes de déchets plastiques jetés chaque année dans les mers… Les masques chirurgicaux, qui trompent bien leur monde tant ils ressemblent à du papier, sont en polypropylène, un thermoplastique répandu servant à fabriquer bouchons de bouteille ou pare-chocs de voiture. Mais il y a aussi les flacons de gel hydroalcoolique, les lingettes désinfectantes en fibres synthétiques, les bouteilles en plastique, de retour dans les cantines : encore du plastique à usage unique. « Sans oublier la surplastification des produits alimentaires, ajoute Antidia Citores, responsable du lobbying chez Surfrider Europe. Au nom de leurs prétendues vertus hygiéniques, les barquettes en polystyrène et les films plastiques sont revenus en force dans les commerces et accompagnent le boom de la vente à emporter de 2020. »

Impossible de quantifier l’ampleur de cette nouvelle vague. « Le plastique est un domaine où il est très difficile d’avoir des chiffres fiables, déplore Nathalie Gontard, directrice de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Aucun organisme ne compile de façon précise les données sur nos consommations de plastique, et donc nos productions de déchets. » Mais quelques données publiées par l’Organisation mondiale du commerce suffisent à donner le vertige. Depuis le début de l’année, les ventes de Plexiglas (qui ceinture les caisses de nos magasins) et d’équipements de protection jetables (masques, gants, combinaisons) ont explosé. Plus de 87% pour les seuls masques. Les fabricants chinois, qui dominent le marché, sont passés de six mille à soixante-sept mille ! En France aussi, les masques à usage unique, importés du bout du monde, l’ont largement emporté sur ceux en tissu lavable et à l’efficacité sanitaire équivalente, notamment produits par la filière textile hexagonale. Résultat, selon l’association Zero Waste, les masques représenteraient autour de 400 tonnes de rebuts plastiques en plus par jour. 

Bien sûr, face aux plus de 360 millions de tonnes produites annuellement, selon une étude de PlasticsEurope en 2016, les objets Covid ne sont qu’une goutte d’eau. Mais furieusement emblématique de notre rapport boulimique au plastique depuis les années 1960 : une consommation quotidienne, souvent à durée de vie très courte. La gestion de la pandémie, en contexte d’urgence et d’impréparation, n’y échappe pas ; une fois encore, le plastique s’est imposé sans qu’on anticipe sa fin de vie, ni ses effets complexes et persistants à très long terme. « Il n’existe pas de filière de recyclage spécifique pour le masque chirurgical, résume Flore Berlingen, ancienne directrice de Zero Waste France et autrice d’un essai sur les mirages du recyclage. D’ailleurs même quand le procédé existe, cela ne suffit pas ; il doit aussi être déployable à l’échelle industrielle, ce qui n’est pas toujours le cas, quand la rentabilité n’est pas au rendez-vous. Et puis il faut que toute la filière de points de collecte puis d’acheminement soit en place. Cela prend des années. » Conclusion : même si quelques start-up ont engagé une sincère course à l’innovation, et qu’en Île-de-France, par exemple, la Région s’apprête à lancer un appel à projets pour une solution technologique d’ici à l’été 2021, le masque ne sera pas recyclé à courte échéance.

Il n’est pas une exception. Pour les seuls emballages plastiques, plus de 1 million de tonnes sont mises chaque année sur le marché en France, dont la moitié ne disposent d’aucune possibilité de recyclage. Car il existe des centaines de famille de plastiques, chargées d’additifs et autres composés chimiques, qui absorbent des substances, y compris toxiques, au cours de leur utilisation et que l’on ne sait pas traiter. « Les additifs sont l’un des nombreux obstacles au recyclage, puisqu’il est impossible de les séparer de la matière où ils ont été insérés », rappelle Nathalie Gontard, qui vient de consacrer un essai décapant à la folie plastique. En Europe, 14% des plastiques sont collectés pour recyclage mais moins de 2% le sont « vraiment », c’est-à-dire qu’ils peuvent produire un matériau utilisable comme un plastique neuf. « Le recyclage signifie qu’un déchet redevient sa matière d’origine, intacte, poursuit Nathalie Gontard. C’est le cas du verre et du fer. Le plastique, lui, a été conçu pour se plier à nos exigences de formes et de couleurs, mais pas pour redevenir propre, et encore moins se désagréger comme les autres cycles du vivant ».

En 2020, nous ne savons transformer que les bouteilles en résine transparente de polyéthylène (PET). Et encore : s’il doit à nouveau contenir de la nourriture, ce matériau ne pourra être recyclé qu’une fois. Plutôt que de recyclage, il faudrait parler de « sous-cyclage » ou de « décyclage », les propriétés des déchets étant altérées à chaque recyclage, jusqu’à ce qu’ils soient inutilisables. Comme le papier, qui ne peut être traité plus de cinq fois. « Sauf qu’au terme de son cycle de vie, écrit Nelly Pons dans Océan plastique. Enquête sur une pollution globale, il pourra rejoindre celui des matières organiques pour se décomposer tranquillement, à la différence du plastique qui, lui, ne se dégradera pas. De nouveau, on ne saura plus qu’en faire… » Et alors, rebelote : une partie finira incinérée, libérant des cendres polluantes, des fumées souvent chargées en gaz ou vapeurs toxiques et en particules fines ; une autre partira en décharges, loin de nos yeux, au bout du monde ou, pour un tiers de nos rebuts plastiques, en France. Mais ici ou ailleurs, en décharges sauvages ou contrôlées, le plastique vieillit : il se dégrade et se fragmente en micro – puis en nanoparticules. « Ce qui vaut aussi pour les bâches censées les retenir ! » précise Nathalie Gontard, qui rêve d’effectuer des carottages dans les stations d’enfouissement pour répondre à cette question vertigineuse, sans réponse à ce jour : que deviennent les milliards de tonnes de résidus entassés dans nos sols depuis les années 1970 ?
Le recyclage du plastique reste donc, pour l’instant, un mythe. « De 1 à 7% du polyéthylène trié en Europe (le moins pire des plastiques, puisqu’on sait le traiter) finissent dans les océans, ce qui est énorme!, souligne Flore Berlingen. Depuis des années, les industriels culpabilisent les consommateurs incapables de « bien » se débarrasser de leurs déchets, en faisant croire que le plastique, bien trié, collecté, recyclé, n’est plus un problème. Si le recyclage est effectivement l’un des éléments de la solution, c’est surtout un argument de vente et un contre-feu construit par différents acteurs, des industriels aux politiques, pour faire oublier notre surproduction. Le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas ! » Loin d’être une question technique, le devenir du plastique est profondément politique et culturel, et nous renvoie implacablement à notre mode de vie, de production comme à nos croyances et nos tabous. « À commencer par notre propre finitude, ajouter Nathalie Gontard. Nos sociétés sont fâchées avec le long terme, ce qui n’aide pas à affronter les impacts futurs de notre façon de vivre. Les générations suivantes, veut-on croire, trouveront bien une solution… »

Sauf que flacon de gel douche, coque de téléphone ou film plastique sur un concombre, tous finiront sous forme d’invisibles fragments, dans la nature. Avant même d’atterrir à la poubelle, nos pulls en polaire ou chaussettes en coton et polyamide auront, eux aussi, relâché lors de leur lavage en machine environ 500 000 tonnes de micro-particules de plastiques, soit l’équivalent de plus de 50 milliards de bouteilles dans l’océan, chaque année, selon l’agence de la transition écologique. Ce tsunami ne connaît aucune frontière : au-delà des mers et rivières, il touche tous les écosystèmes terrestres, et les airs, dans des quantités qui surprennent même les scientifiques. Avec quels effets sur la santé ?

« Le lien entre plastique et santé humaine est encore largement sous-étudié et donc sous-estimé, même si on sait aujourd’hui que, une fois décomposés en micro – puis en nanoparticules, les plastiques se répandent dans toutes les chaînes alimentaires, et peuvent franchir nos barrières tissulaires pour s’y accumuler et potentiellement contaminer nos organes, rappelle le biologique Jean-Baptiste Fini, spécialiste des perturbateurs endocriniens au Muséum national d’histoire naturelle (MNHN-CNRS). Aujourd’hui, notre exposition aux microplastiques est généralisée : on en trouve partout, dans le sucre, le sel, l’eau en bouteille ou du robinet… » Voire dans les tubulures, ces poches de perfusion utilisées dans les hôpitaux et constituées de PVC (un plastique contenant des phtalates, perturbateur endocrinien bien identifié), mais qui sauvent, chaque jour, des vies.

« Comme pour le masque, la question principale est celle du coût bénéfice-risque, analyse Jérôme Santolini, chercheur en biochimie au CEA (Commissariat à l’énergie et aux énergies alternatives) et membre de l’association Cantine sans plastique. Mais la tâche est d’autant plus complexe que nous sommes en terra incognita, et les gens ne se posent même pas la question des conséquences de l’emploi du plastique ! Difficile de modifier son câblage neuronal pour se dire que ces matériaux sont truffés de molécules toxiques à long terme. »

Surtout en temps de crise. Nous préférons nous replier dans notre bulle de plastique, censée nous protéger alors que nous tue petit à petit… tant notre imaginaire l’associe à un matériau inerte, bénin, voire à un allié, hygiénique et indispensable pour nous défendre contre les contaminations, comme le répètent depuis un demi-siècle les lobbyistes du secteur. « Ceux-ci ont été très actifs dès les premières semaines de la pandémie aux États-Unis et en Europe, souligne Henri Bourgeois-Costan, expert en économie circulaire au sein de la Fondation Tara Océan. Pour l’instant, le gouvernement français a tenu bon face aux pressions qui voudraient défaire la loi anti-gaspillage et pour une économie circulaire (adoptée début 2020), visant notamment à sortir du plastique à usage unique. Mais nous n’avons pas encore tous les décrets d’application. Autant dire qu’on reste très vigilants face aux arbitrages politiques et à de possibles reculs. » Pandémie ou non, il faudra donc commencer par affûter nos connaissances car « tant qu’on n’aura pas saisi que le plastique n’est pas une solution mais un problème, insiste Jérôme Santolini, on ne pourra adopter ni les bons comportements individuels ni les bonnes politiques publiques ». Et se poser les bonnes questions : de quoi est fait ce stylo-bille (polystyrène), cette carte à puce (polyéthylène, téréphtalate, nylon, polyester, acrylique…) ? Et surtout est-ce que j’ai vraiment besoin d’un énième pull en plastique ? Bref, multiplier les gestes barrières face au virus synthétique, partout où c’est possible.

Par Weronika Zarachowicz
Photos Jérôme Bonnet
Source : Télérama
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Plastique & compost


Le compost est pour nous une manière concrète de prendre consicence du problème des plastiques laissés dans la nature.

Après 2 années à déposer épluchures de fruits & légumes, gazons frais, marc de café, cartons sans encre chimique et autres déchets inertes... le terreau produit est riche. Il constituera un engrais de qualité totalement naturel.

Une seule matière ne s'est pas décomposée  :
le plastique. 

Plastique & compost


Le compost est pour nous une manière concrète de prendre consicence du problème des plastiques laissés dans la nature.

Après 2 années à déposer épluchures de fruits & légumes, gazons frais, marc de café, cartons sans encre chimique et autres déchets inertes... le terreau produit est riche. Il constituera un engrais de qualité totalement naturel.

Une seule matière ne s'est pas décomposée  :
le plastique. 

24 000 tours Eiffel !


🌱 Quelques chiffres significatifs sur 𝗹𝗲𝘀 𝗯𝗿𝗼𝘀𝘀𝗲𝘀 𝗮̀ 𝗱𝗲𝗻𝘁𝘀 𝗲𝗻 𝗽𝗹𝗮𝘀𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 : 📰
Une brosse à dents pèse environ 15g. Si nous faisons l'hypothèse que nous en utilisons environ 21 tout au long de notre vie (ce qui est une hypothèse optimiste car en France, nous en utilisons 2 par an plutôt que 1 tous les 4 ans), cela fait donc 310g de brosses à dents en plastique par personne. Nous sommes 7,7 milliards sur Terre, on obtient donc le chiffre de 𝟮 𝗺𝗶𝗹𝗹𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗲 𝘁𝗼𝗻𝗻𝗲𝘀 𝗱𝗲 𝗽𝗹𝗮𝘀𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲 provenant de brosses à dents dans le monde.
Cependant, la brosse à dent est un 𝐝𝐞́𝐜𝐡𝐞𝐭 « 𝐜𝐨𝐦𝐩𝐥𝐞𝐱𝐞 » car, étant en plastique, elle demande de l’énergie et du pétrole pour son extraction et sa transformation. Ainsi, la brosse à dents génère en réalité à 1,5 kg de déchets cachés. C’est donc 242 millions de tonnes de déchets cachés qui sont générés au niveau mondial pour des petites brosses à dents (qui existent en bambou.
Pour illustrer un peu ces chiffres, prenons une tour Eiffel qui pèse 10 100 tonnes.⠀
Si nous n’utilisions que des brosses à dents 𝘃𝗲́𝗴𝗲́𝘁𝗮𝗹𝗲𝘀 🌿 durant notre vie, c’est l’équivalent de... 24 000 tours Eiffel de déchets cachés qui seraient 𝗲́𝗰𝗼𝗻𝗼𝗺𝗶𝘀𝗲́𝘀. ♻️📉
Si nous pensons aux nombreux autres objets en plastique du quotidien, on réalise vite que les tonnes de plastique utilisées sont énormes, surtout pour un matériau mettant jusqu’à 1000 ans pour disparaître.
➡️  GO VÉGÉTAL 💚 🌱

Par Jeanne Le GUERN en stage chez Unigreen

Plastique & météo


Le ramassage des déchets sur les plages est également une manière concrète de prendre consicence du problème des plastiques laissés dans la nature.

Après plusieurs années à voguer en pleine mer, le plastique échoue sur la plage, le vent l'emporte, le sable l'ensevelit. En creusant un peu, nous avons trouvé cette bouteille en plastique. Si fragile, qu'au simple touché elle se fragmente en dizaine de petits morceaux. 

Le plastique ne se dégrade pas,
il se fragmente.

Conversion  en "Stade de France"

Article du magasine SCIENCE - le 23 juillet - traduit (en cours d'édition)


Cinq scénarios ont été développés pour estimer les réductions de la pollution plastique sur la période 2016-2040. Les scénarios ont été définis par quatre classes d'interventions de haut niveau (réduire, remplacer, recycler, éliminer) et huit interventions système: (i) réduire la quantité de plastique dans le système, (ii) remplacer les plastiques par des matériaux et des systèmes de distribution alternatifs, (iii) mise en œuvre de la conception pour le recyclage, (iv) augmentation de la capacité de collecte, (v) augmentation de la capacité de tri et de recyclage mécanique, (vi) augmentation de la capacité de conversion chimique, (vii) réduction des fuites environnementales après la collecte, et (viii) réduction du commerce dans les déchets plastiques (tableau S7). Les scénarios modélisés incluent:

  • (i) " Business As Usual " :  Commercer comme d'habitude
  • (ii) '' Collect and Dispose '' : Collecter et éliminer
  • (iii) '' Recycling '' : Recycler
  • (iv)  '' Reduce and replace '' : Réduire et remplacer



Commercer comme d'habitude

Le scénario BAU met en évidence l'ampleur du problème de la pollution plastique et fournit une base à partir de laquelle comparer des stratégies d'intervention alternatives ( Fig. 1 ). À l'échelle mondiale de 2016 à 2040, le taux annuel de macros et microplastiques entrant dans les systèmes aquatiques depuis la terre a été multiplié par 2,6. Au cours de la même période, le taux de pollution plastique retenue dans les systèmes terrestres a été multiplié par 2,8.


lien : https://science.sciencemag.org/content/early/2020/07/22/science.aba9475

50% de la production mondiale de plastique vient d'Asie. Ce même continent détient les plus grandes bambouseraies du monde. 


Selon l'association européennes Plastics Europe, la production mondiale de plastique a dépassé en 2019 la barre des 350 millions de tonnes*. La Chine est sur la première marche du podium, suivie par l'Europe et l'Amérique du Nord.

* Comprend les thermoplastiques, les polyuréthanes, les thermodurcissables, les élastomères, les adhésifs, les revêtements et les matériaux d'étanchéité, ainsi que les fibres de PP. Non compris les fibres de PET, PA et polyacryl.

Source : Plastics – the Facts 2018. An analysis of European plastics production, demand and waste data (PlasticsEurope market research group (PEMRG) / Conversio market & strategy GmbH)

Vidéos

Voyage d'une brosse à dents ou la pollution plastique
Brush with Bamboo
Le 2 avril 2017

 
Agissons avec :

L'histoire d'une cuillère en plastique 
Greenpeace
Le 5 septembre 2017
Le problème du plastique expliqué simplement
Émission Clique
Le 11 février 2020
Dans le monde,
 1/3 
des déchets plastiques produits 
 finissent dans la nature. (source WWF)
 
Agissons avec :

Émissions TV

Trop de plastique : quelles solutions


ARTE
Le 11 février 2020
32454 vues (le 18.02.20)

Plastique : la grande intox


Cash investigation
Le 12 septembre 2019
1,8 millions de vues (le 18.02.20)

Un mois sans plastique ! 


Emission C à Vous
Le 5 septembre 2019. 
22055 vues (le 18.02.20)

Plastique,
la grande invasion


Thalassa
Le 7 septembre 2016
70073 vues (le 18.02.20)

Plastique : l'overdose !


Tout Compte Fait
Le 12 septembre 2018
54711 vues (le 18.02.20)

Contaminations : nous avons navigué sur "l'océan de plastique"


Le Monde
Le 10 septembre 2018
76331 vues vues (le 18.02.20)

Élise Lucet :
 "chaque semaine nous ingérons l’équivalent d’une carte vitale, c’est à dire 5 grammes"
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